AUDIOGUIDE

En savoir plus...

Les Méditations poétiques, publiées en 1820, forment le premier recueil de poèmes du jeune Alphonse de Lamartine, écrit alors qu’il n’avait pas encore trente ans. Composé d’une vingtaine de pièces (24 dans la première édition), ce volume regroupe les plus marquants de ses écrits de jeunesse — tels que Le Lac, L’Isolement ou Le Vallon — et révèle un lyrisme intime, élégiaque et profondément inspiré par la nature. Deux étoiles brillent au firmament de cette œuvre de jeunesse : la Napolitaine Graziella, premier émoi, et surtout Julie-Charles, dont la passion tragique nourrit la mélancolie des poèmes. Véritable acte de naissance du romantisme en France, cet ouvrage émouvant jette les bases du lyrisme poétique du XIXᵉ siècle.

Retour aux poèmes
des méditations

L’Isolement, premier poème du recueil, est né un soir de septembre 1818, sur la colline du Cras qui domine Milly. Lamartine, plongé dans la solitude après la mort de Julie Charles, lit Pétrarque au coucher du soleil. Les vers du poète italien l’émeuvent profondément, mais lui semblent inachevés, comme suspendus. Alors, dans ce silence traversé de deuil et de ferveur, sa plume laisse tomber des vers comme « des gouttes de rosée sur la colline de son enfance », mêlant l’ombre de l’aimée disparue et la présence de Dieu. Ainsi s’ouvre, presque malgré lui, la première page des Méditations poétiques. 
Mais cette inspiration avait jailli dès 1817, sur les rives du lac du Bourget, où Lamartine attendait en vain le retour de Julie Charles. Le Lac et L’Isolement se répondent ainsi comme deux échos d’une même blessure et d’un même élan : la solitude et l’amour perdu se muant en poésie, dans l’attente de l’absente et dans le dialogue avec la nature éternelle.

En 1820 la vie de Lamartine bascule. La publication des Méditations poétiques, le 11 mars, connaît un succès fulgurant : en deux ans, le recueil est réédité huit fois, accueilli avec une ferveur sans précédent dans l’histoire littéraire. Le public se presse dans les librairies, les salons s’enthousiasment, la critique s’émerveille, et jusque dans les ministères, on salue l’apparition d’un « poète aussi grand que Racine ». Le jeune auteur, qui avait choisi l’anonymat, devient soudain l’objet de toutes les curiosités. Cette reconnaissance lui ouvre enfin les portes de la diplomatie : il est nommé attaché d’ambassade à Naples, avant de rejoindre Florence. Là, au cœur de l’Italie qu’il aime tant, il découvre les coulisses de la politique internationale, prélude à sa future carrière publique. Mais surtout, cette notoriété nouvelle et cette situation stable lui permettent d’épouser Mary-Ann Birch, la troisième Elvire, qu’il décrit lui-même comme « la femme la plus parfaite que je puisse demander à Dieu ».

La terre natale

A partir du tournant de 1820, la demeure principale de Lamartine en Mâconnais ne sera plus la maison familiale de Milly, mais le château de Saint-Point.
En 1826, alors qu’il est attaché d’ambassade à Florence, où il vit avec son épouse Mary-Ann Birch et leur fille Julia (née en 1822), une nouvelle vient le bouleverser : son père envisage de vendre Milly. Ses sœurs s’étant mariées les unes après les autres, la maison maternelle s’est vidée...
De ce déchirement annoncé, mais inenvisageable pour lui à ce moment-là, naît l’un de ses poèmes les plus célèbres : Milly ou la Terre natale.
Un véritable cri du cœur, inspiré par toutes les mémoires qui résonnent en ce lieu….

Retour au poème